Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Collectivisons les biens du pauvre pour mieux privatiser les biens du riche!

Publié le par Philippe Le Bihan

   Quelques marchands voudraient nous faire croire que «l'offre suit la demande», que donc si les citoyens sont en demande d'un produit on le leur offrira de manière mécanique. C'est là croire que l'économie à quelque préoccupation démocratique que ce soit; c'est-à-dire une erreur totale. Je vais vite faire la démonstration que «c'est l'offre qui crée la demande» (donc «la demande qui suit l'offre») et non l'inverse et ce par la preuve de la trottinette...

   Qui voulait d'un ustensile encore plus ringard que le vélo, qui datait de deux siècles en arrière, qui peuple les vieilles bandes dessinées lorsqu'on aborde les jeux d'enfants dans les jardins et routes de villages, pour se déplacer en monde urbain moderne? Personne, évidemment. Pourtant, dès qu'une offre en trottinettes électriques s'est faite, aussitôt cela a créé une telle demande! À tel point vrai que des trottinettes électriques (ou non d'ailleurs) personnelles se sont vendues après celles mises en location sur la voie publique.

   C'est que l'économie n'a que faire de l'avis du citoyen, de ses envies réelles, de la «demande». L'économie sait que si elle offre quelque chose aussitôt cela fonctionnera. L'offre crée la demande, la demande renchérit l'offre préalable, ça devient "bankable" ("rentable"); la boucle est bouclée.

   Mais le plus marrant est de constater que le Capitalisme en est arrivé à une Collectivisation de la Propriété! En effet, les moyens de déplacement autrefois du ressort de la propriété individuelle (que ce soit voitures, motos, vélos, autres) sont maintenant collectivisés par les modes de déplacement partagés (tout ce qui a été cité précédemment, plus les transports en commun).

   On pourrait alors dire "Vive le Socialisme!". Sauf qu'il s'agit de collectiviser la propriété du citoyen pour privatiser la propriété des Patrons.

   En effet, la réalité que recouvre ces moyens de transport partagés est que le citoyen n'a plus assez de pouvoir d'achat que pour en être propriétaire, mais le bourgeois, lui, a toujours accès à la propriété!

   Par ailleurs il y a une grande différence entre cette "collectivisation capitaliste" et le Collectivisme Socialiste. Dans cette dernière, les bénéfices de ce qui a été collectivisé (qui dans le Capitalisme se traduit sous forme de loyers; dans le socialisme sous forme de produits) sont rendus à la collectivité, sont eux-mêmes collectivisés. Alors que le capitalisme collectivise les moyens mais privatise les bénéfices.

   En fait, cette notion de collectivisation permet d'aborder la différence, l'une des différences majeures, entre Social-Démocratie (ou socialisme) et Communisme. On pourrait résumer en un tableau:

  Biens individuels Moyens de production Bénéfices
Capitalisme Collectifs Privés Privés
Socialisme Privés Collectifs Collectifs
Communisme Collectifs Collectifs Étatiques

   C'est une de mes réflexions du moment qui mériterait, je le sais, quelques approfondissements...

Commenter cet article